Méthode(s) pour retrouver des parcours

Avant de nous pencher sur les parcours de tous les mobilisés de la commune de Saint-Pabu, nous avions retracé les parcours de nos propres aïeux.

Pour cela, nous avons eu recours à plusieurs sources qui nous ont permis de croiser, compléter et vérifier nos informations.

Vous aussi, vous pouvez reconstituer le parcours de vos propres aïeux.

 

Voici comment nous avons précédé pour chacun des quelques 480 hommes mobilisables de Saint-Pabu (et ceux de Lampaul-Ploudalmézeau).

 

En premier lieu, il faut avoir les NOM et Prénoms (s'il y en a plusieurs, c'est important de les avoir tous pour écarter les homonymes), une année et une commune de naissance.

Pour le Finistère, nous avons de la chance : les Archives Départementales ont numérisé et mis en ligne les fiches matricules militaires de tous les hommes susceptibles d'être mobilisés durant la Grande Guerre.


Recherche dans les registres matricules des AD

Nous prenons pour exemple Jean Marie MAZÉ, né à Saint-Pabu entre 1889 et 1893 (il a 25 ans sur le Monument aux Morts de Saint-Pabu : à ce stade, nous ignorons la date de son décès).

 

Sur le formulaire de recherche, vous sélectionnez l'année de recrutement en ajoutant 20 ans à l'année de naissance de votre aïeul : par exemple, s'il est né en 1890, vous ajoutez 20 ans et obtenez donc 1910 : sélectionnez donc cette année.

Comme type de document, vous sélectionnez en premier lieu "table", et comme bureau de recrutement, Brest.

Liste des hommes mobilisables dans la table des AD

Validez : une autre page s'affiche, vous invitant à cliquer sur le lien "TABLE ALPHABETIQUE DE BREST..."

Une nouvelle page s'ouvre : cliquez sur l'image du livret. Une nouvelle fenêtre s'ouvre, contenant le livret numérisé.

Vous pouvez chercher les noms commençant par M : les MAZÉ sont listés page 20.

Petit problème, il y a deux "MAZÉ Jean Marie".

Vous devez noter les numéros de fiches matricules figurant en face de ces deux noms, soit 3166 et 584.

Après, vous revenez à la page au dessus, sur le site des AD.

Au lieu de sélectionner "table", choisissez cette fois-ci "registre matricule". Une nouvelle page s'ouvre, contenant plusieurs livres numérisés nommés "BUREAU DE BREST N°1 à 500, N°501 à 1000", etc.

Cliquez sur le livre n°501 à 1000 pour retrouver la fiche du n° 584 noté plus haut.

Une nouvelle page s'ouvre : sélectionnez à nouveau le livre pour l'ouvrir dans une autre fenêtre. Recherchez la fiche matricule n°584, noté en haut à droite de chaque fiche.

A la vue 113 du livre, on trouve un MAZÉ Jean Marie : on vérifie son état civil : il est né le 16 janvier 1890 à Saint-Pabu, et ses parents étaient feu François Marie et feue Marie Françoise LE BORGNE.

Fiche matricule d'un jeune de 20 ans

Mais il est "inscrit maritime au Conquet du 14 mars 1908 n° 11790", ce qui fait que sa description physique est manquante, ainsi que ses états de service.

Il est par contre inscrit sur la fiche matricule "Décédé le 18 mars 1915 à St Pabu. Avis de la Mairie de St Pabu en date du 18-3-1920."

Nous avons donc retrouvé le Jean Marie MAZÉ que nous recherchions ; sinon, nous aurions recherché le n°3166 de la même façon.

Mais nous restons sur notre faim car nous n'avons pas son parcours d'inscrit maritime.

Ces registres de la marine ne sont ni numérisés, ni en ligne. Il faut donc se rendre au Service Historique de la Défense à Brest.

L'accueil y est excellent : vous devrez remplir un formulaire d'inscription, prendre une photo, pour obtenir une carte à présenter à chaque venue. Un PC est à notre disposition pour y rechercher là où les personnes qui vous intéressent.

Pour simplifier (car il y a toujours des exceptions et parfois plusieurs fiches dans plusieurs registres), dans la série 2P, on retrouve les inscrits maritimes, dans la série 1M, les engagés volontaires.

On retrouve donc dans la série 2P un MAZÉ Jean Marie né le 16 janvier 1890 à Saint-Pabu. Le registre porte le n°720 (ne pas oublier de noter le n° d'inscrit maritime 11790).

On demande donc le registre 2P 720.

Les marins sont enregistrés dans l'ordre de leur inscription : il suffit de trouver la fiche n°11790.

Nous allons en savoir plus sur Jean Marie MAZÉ :

Fiche d'inscrit maritime de Jean Marie Mazé

On y trouve à gauche ses date et lieu de naissance, sa filiation, sa description physique ; dans le coin tout en haut à gauche, qu'il était quartier-maître ; dans le coin tout en haut à droite qu'il a été décoré de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre (à titre posthume).

Dans la partie basse, sont notés ses embarquements successifs : soutier au long cours sur le vapeur Lorraine à 18 ans, matelot en petite pêche sur la Mare à 19 ans.

Il est appelé au service militaire la même année, matelot de 3° classe, puis 2° classe puis quartier-maître à diverses affectations (2° DEF, Calédonien, Drôme, 4° DEF, 2° DEF, Défense fixe, 2° DEF, 5° DEF, Bouvet), avec les dates correspondantes.

Tout en bas : Disparu avec le "Bouvet" dans les Dardanelles le 18 mars 1915.

Nous pouvons alors consulter le site Mémoire des Hommes. Cliquez ensuite sur "Première Guerre Mondiale" puis sur "Morts pour la France de la Première Guerre Mondiale". Cliquez ensuite sur "faire une recherche". Vous pouvez alors renseigner les NOM Prénoms, date et lieu de naissance, et cliquez sur "rechercher". Les pages suivantes s'ouvrent successivement :

Recherche d'un marin mort dans Mémoire des Hommes
Marin mort pour la France dans Mémoire des Hommes

Sa fiche reconnaissant qu'il est Mort pour la France, et les circonstances du décès :

Fiche Mémoire des Homme de Jean Marie Mazé

C'est un exemple de parcours d'un marin Mort pour la France. On peut aussi rechercher dans le cas de Jean Marie MAZÉ, la publication de l'attribution de ses médailles, paru dans le Journal Officiel sur le site de la BNF-Gallica.

L'historique du Bouvet est en ligne sur pléthore de sites web, et par extension la bataille navale des Dardanelles.

Pour les autres marins, la recherche est la même, hormis la recherche sur Mémoire des Hommes, si le marin est revenu de la guerre. Les décorations obtenues, par exemple lors de la bataille de Dixmude en octobre 1914, une citation lors d'un sauvetage lors d'un naufrage ou torpillage, sont consignés dans la partie haute à droite sur la fiche d'inscrit maritime.


Dans le cas des soldats, on effectue le même travail pour retrouver sa fiche matricule militaire. Là, la fiche est bien plus complète, avec la description physique, les différentes périodes de service militaire (le service lui-même et les périodes d'exercices les années qui suivent).

En cas de mobilisation en 1914 ou ultérieurement, la date de cet appel est inscrite, ainsi que les différents régiments où l'homme a été affecté (avec les dates), les blessures (avec description succincte des lésions, souvent la date et parfois le lieu), les citations, décorations ; pour les prisonniers, la date et le lieu de leur capture et le lieu "officiel" de leur détention. A la fin de l'énoncé, est inscrit "Campagne contre l'Allemagne du ... au ...".

En cas de séquelles de blessures, un suivi médical est noté sur la fiche matricule, avec évaluation du taux d'invalidité, certains étant suivis sur cette même fiche jusqu'à la veille de la seconde guerre mondiale.

On peut retrouver la mention d'attributions des décorations sur le Journal Officiel, toujours sur la BNF-Gallica.

On peut faire une recherche de Légion d'honneur sur le site de la base Léonore : le dossier d'"instruction" de la demande mis en ligne est souvent très intéressant.

Pour les prisonniers, si au début de la guerre, alors que l'action de la Croix Rouge en faveur des prisonniers de guerre est encore au stade embryonnaire, les noms des prisonniers étaient très mal orthographiés, les fiches se perfectionnent au fil des années : le site du CICR a mis en ligne ces fiches.

Enfin, si la fiche matricule ne donne que les numéros des régiments où votre aïeul était, vous pouvez retrouver ce qui s'est passé au sein de son régiment tel ou tel jour, en consultant les Journaux des Marches et Opérations (JMO) en ligne sur Mémoire des Hommes. En poussant les recherches pour votre aïeul, vous pouvez ainsi retracer son parcours complet durant la guerre.

 

Certains hommes n'ont pas de fiche matricule, souvent parce qu'ils ont été exemptés (pour une infirmité par exemple). D'autres hommes d'abord réformés, exemptés (défaut de taille, infirmité, aîné de veuve) en temps de paix, ont été incorporés durant la guerre, et ont donc une fiche matricule.

 

PS : le Centre Généalogique du Finistère a indexé toutes les fiches matricules des hommes mobilisables. Vous pouvez donc désormais vous épargner une recherche dans les tables et registres matricules des Archives Départementales.

 

Bonnes recherches !